Rachel
Labastie
Né en 1978 – Vit et travaille à Bruxelles (Belgique)
Rachel Labastie travaille l’argile, la porcelaine, le marbre, la terre cuite, la tapisserie, le verre, pour donner forme à des projets où la notion de « corps social » est souvent explorée, confrontée à celle de « trajectoire individuelle ».
A travers ses matières différentes, Rachel Labastie s’intéresse aux liens visibles ou invisibles entre les choses et entre les êtres. Son œuvre délicate et humaniste s’exprime dans un permanent jeu de forces contraires nous invitant à voir au-delà de l’apparence des choses et à briser nos propres enfermements.
« Entre liberté et enfermement, entre envol et chute, départ et enlisement, violence et fragilité, tout le travail de Rachel Labastie se situe dans cet entre-deux, un état transitoire de transformation, de métamorphose, qui nous fait voir et sentir au-delà « de l’apparence des choses ». Ce mélange subtil de forces contraires, qui a le pouvoir de perturber notre perception du monde en révélant son ambivalence, s’opère grâce à trois éléments fondateurs de sa démarche artistique : l’engagement physique du corps de l’artiste, l’expression du matériau et le travail manuel, artisanal qu’elle met constamment à l’épreuve. »
— Marie-Laure Bernadac, 2018
Infos pratiques
Bibliothèque patrimoniale Jacques Villon
3, rue Jacques Villon, 76000 Rouen
Métro – Station Palais de Justice ou Gare SNCF
Bus : F2, 5, 11, 13 (arrêt Beaux-Arts)
Station Lovélo : Musée des Beaux-Arts
Clous de fondation
Au cours de mes recherches sur les signes et la naissance de l’écriture, j’ai découvert un objet qui nous vient de la nuit des temps et qui porte les premières traces de l’écriture : le clou de fondation. J’ai trouvé cet objet par sa forme et son contenu d’une puissance poétique incroyable. Les clous en argile sont inscrits, cuits au four et enterrés dans les murs et sous les planchers des bâtiments importants pendant la construction pour sanctifier le site et créer une mémoire historique du souverain et de ses réalisations. Ces premiers documents administratifs portent aussi une sorte de puissance magique. Planté pour faire lien entre le sous-sol, le bâtiment et le ciel, leur fragilité apparente (faits d’argile) et leur rareté font de ces objets des trésors inestimables, ils recèlent d’incroyables informations. Pour la bibliothèque Villon, j’ai décidé d’en réaliser deux en céramique par modelage en hommage aux poètes : Poètes, architectes dont les mots sont les briques d’un temple invisible, héros, passeurs œuvrant à édifier la contre-force à la brutalité du monde. Ils ont construit, ils construisent encore et ils restaureront pour toujours ce sanctuaire.